L’accessibilité numérique, qu’est-ce que c’est ?

Cela fait quelques décennies maintenant qu’Internet est entré dans nos vies, s’immisçant au cœur de notre quotidien, au point de nous demander parfois comment faisions-nous « avant ». En 2023, il est plus que jamais devenu intuitif de chercher et d’obtenir une information, qu’elle soit textuelle, visuelle ou auditive. Nombre d’entre nous obtiennent aussi ces informations grâce à l’innovation, l’inventivité et la considération dont font preuve nos ingénieurs modernes. Dans une ère qui se bat de plus en plus pour l’égalité, il est désormais fondamental que nos sites web, nos applications et tous nos contenus en ligne soient accessibles à tous. Et c’est précisément la mission de ce que nous appelons l’accessibilité numérique.

Aux origines de l’accessibilité numérique

L’accessibilité numérique est née de la nécessité de rendre les technologies de l’information et de la communication (TIC) accessibles aux personnes handicapées. Ses racines remontent aux premiers jours de l’informatique. Au fur et à mesure que les ordinateurs et les systèmes d’information se sont développés, il est devenu évident que de nombreuses personnes étaient exclues de l’utilisation de ces technologies en raison de handicaps physiques, sensoriels, ou cognitifs.

Les premières initiatives d’accessibilité numérique ont vu le jour dans les années 1980 et 1990, avec la création de logiciels et d’appareils adaptés pour les personnes malvoyantes, aveugles, sourdes, et malentendantes. Des innovations telles que les lecteurs d’écrans et les synthétiseurs vocaux ont ouvert la voie à une meilleure accessibilité pour les utilisateurs handicapés.

Mais c’est en 1997 que le World Wide Web Consortium (W3C), l’organisme international ayant pour rôle de définir les standards des techniques liés au web, annonce le lancement du Web Accessibility Initiative (WAI).

Approuvé par la Maison Blanche et les membres du W3C, le WAI a pour mission de promouvoir et réaliser des fonctionnalités web pour les personnes en situation de handicap.

Dans le monde, il y a plus de 750 millions de personnes handicapées. Alors que nous nous dirigeons vers un monde hautement connecté, il est essentiel que le Web soit accessible à tous, quels que soient les capacités et les handicaps individuels, déclarera Tim Berners-Lee, directeur du W3C et principal inventeur du World Wide Web.

Le WAI mettra deux ans à concevoir la première version de son grand guide sur l’accessibilité numérique : les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) dont la toute première version sortira en 1999.

Les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG)

Destiné aux acteurs qui façonnent le monde de l’informatique et de l’internet, les WCAG sont un ensemble de recommandations permettant de rendre le contenu web accessible au plus grand nombre en prenant en compte les personnes en situation de handicap. Durant les deux décennies qui suivirent, ces directives ont contribué à uniformiser les efforts en matière d’accessibilité numérique à l’échelle mondiale. Les WCAG se mettront alors à jour par quatre fois dont la dernière version, WCAG 2.2, vient fraîchement de paraître.

Avec l’essor des médias sociaux, des appareils mobiles et de leurs applications, l’accessibilité numérique s’est étendue à de nouveaux domaines. Les organisations et les entreprises reconnaissent l’importance de rendre leurs produits accessibles à tous, non seulement pour toucher un public plus large et diversifié, mais surtout pour incarner un impératif moral fondamental.

Un chantier assez conséquent se profile alors pour les ouvriers du monde numérique, et une notice d’utilisation sera nécessaire pour comprendre et prioriser les besoins.

Accessibilité numérique : la pratique dans les grandes lignes

Publié par le W3C, les WCAG sont donc des recommandations composées de plusieurs directives principales fournissant un ensemble de règles et techniques détaillées permettant aux concepteurs de sites web et aux développeurs de créer des interfaces utilisateur conviviales pour tous, en incluant les personnes atteintes de déficiences visuelles, auditives, motrices, cognitives, ou de toute autre nature. 

Ces directives sont organisées en 4 grands principes : le contenu doit être perceptible, utilisable, compréhensible et robuste.

Le premier principe, perceptible, vise à rendre le contenu suffisamment clair et visible, en utilisant des textes facilement lisibles et/ou des médias perceptibles. Le deuxième principe, utilisable, encourage les fonctionnalités interactives à être utilisables avec divers périphériques d’entrée, comme les claviers ou les écrans tactiles. Le troisième principe, compréhensible, insiste sur la nécessité de rendre l’information et la structure du contenu compréhensibles pour tous les utilisateurs. Enfin, le quatrième principe, robuste, implique que le contenu doit être compatible avec une variété de technologies et navigateurs, assurant ainsi sa durabilité dans le temps.

En intégrant les directives dans la conception de sites web et d’applications, les concepteurs contribuent à l’inclusion numérique, permettant à tous les utilisateurs de naviguer sur le web de manière équitable et efficace.

Afin d’évaluer les 4 grands principes auprès des acteurs du web, ces directives s’accompagnent de critères de succès. Ces critères couvrent un large éventail d’aspects, allant de la structuration appropriée des documents web, à la mise en place de descriptions textuelles pour les éléments visuels, en passant par la fourniture d’alternatives pour le contenu audiovisuel.

Pour ce faire, les WCAG utilisent trois niveaux d’accessibilité :

  • Priorité n°1 : établir les exigences minimales pour l’accessibilité, en offrant une base essentielle pour les utilisateurs en situation de handicap. Les développeurs web doivent satisfaire ces conditions, sinon il sera impossible à un ou plusieurs groupes d’accéder au contenu du web. C’est le « Niveau A ».
  • Priorité n°2 : le deuxième niveau, « Niveau AA », va au-delà en garantissant une accessibilité plus solide, couvrant un éventail plus large de besoins d’accessibilité. Les développeurs web devraient satisfaire ces conditions, sinon certains groupes éprouveront des difficultés à accéder au contenu du web.
  • Priorité n°3 : enfin, le troisième niveau, « Niveau AAA », représente le plus haut niveau d’accessibilité, répondant aux besoins des utilisateurs les plus exigeants. Cela signifie que le contenu web est conçu de manière à offrir une accessibilité maximale pour les personnes handicapées. Les développeurs web peuvent satisfaire ces conditions dans le but de faciliter l’accès au web pour tous.

Le choix du niveau dépend des objectifs et des obligations spécifiques du site web, mais en général, viser le niveau AA est recommandé pour garantir une expérience web inclusive et équitable pour tous. En France, c’est ce niveau qui est exigé par le RGAA, le Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité. Le RGAA est conçu pour s’aligner sur les normes internationales des WCAG et contribue à rendre le numérique plus inclusif aux français en garantissant un accès équitable à l’information et aux services en ligne de nos jours.

L’accessibilité numérique aujourd’hui, enjeux et défis

Au 21e siècle, l’accessibilité numérique est confrontée à de nouveaux challenges. L’explosion des technologies, et plus particulièrement des intelligences artificielles, offre des opportunités passionnantes, mais soulève également des questions sur l’éthique et l’accessibilité. Il est essentiel de s’assurer que ces avancées profitent à tous, sans exclure involontairement une partie de la population.

La diversité des dispositifs et des plateformes numériques, ainsi que l’accessibilité des contenus multimédias, posent également des défis. Les concepteurs doivent être plus créatifs et axés sur l’utilisateur pour garantir que leurs créations sont accessibles à un public varié.

Les avantages de l’accessibilité numérique sont multiples, allant de l’inclusion sociale, en passant par l’innovation et la créativité, jusqu’au respect des droits fondamentaux. Les entreprises ont donc tout intérêt à inclure le plus grand nombre de personnes. D’autant que les réglementations et normes en matière d’accessibilité sont de plus en plus strictes, soulignant l’importance de prendre en compte cette dimension dès la conception des technologies numériques.

Un impératif moral

L’accessibilité numérique a parcouru un long chemin depuis ses débuts. Aujourd’hui, elle est un impératif moral et pratique dans notre monde de plus en plus numérique. En garantissant que les ressources en ligne sont accessibles à tous, aussi bien aux personnes valides que celles en situation de handicap, nous favorisons l’inclusion digitale et permettons à chacun de participer pleinement à la société numérique.

Les origines de l’accessibilité numérique remontent aux débuts de l’informatique, mais son évolution continue d’accompagner le progrès technologique. L’avenir de l’accessibilité numérique réside dans notre capacité à relever les défis actuels et futurs, pour que personne ne soit laissé pour compte dans ce présent et ce futur numérique.

N’attendez donc plus pour vous lancer et commencez dès maintenant à inclure le plus grand nombre à vos projets numériques, les équipes d’Ethic First sont là pour vous y aider.

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